Abstract
RésuméDans cet article, je soutiendrai que divers philosophes du kalām s'accordent à dire que la perception sensorielle dépasse les processus physiques dans les organes sensoriels. Il peut se passer quelque chose dans nos yeux lorsque nous voyons une pomme rouge, mais voir une pomme rouge ne s'y réduit pas. Nous verrons que certains philosophes du kalām soutiennent que la perception sensorielle est semblable à une prise de conscience ou à une conscience de l'objet de la perception, et qu'elle est, par conséquent, distincte du processus physique dans les organes sensoriels. Un groupe ira jusqu’à accepter que la perception sensorielle ne dépend même d'aucun processus physique dans le corps. Un autre groupe acceptera que la perception sensorielle présuppose diverses conditions physiques, mais il considérera néanmoins la perception sensorielle comme quelque chose de distinct de l'occurrence de ces conditions. Je suggère que ces théories non réductionnistes de la perception sensorielle sont la raison pour laquelle les philosophes arabo-islamiques, à partir du XIe siècle, rejettent systématiquement la théorie aristotélico-avicennienne de la perception sensorielle.