Dialogue 38 (1):99-108 (
1999)
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Abstract
RÉSUMÉ: Dans «Objectivism and the Evolutionary Value of Colour Vision», Don Dedrick suggère qu'une conception raffinée de la valeur adaptative en matière de vision des couleurs conduit à une explication non objectiviste de la couleur. Le raffinement, en l'occurrence, consiste à prendre en considération le rôle que jouent les processus perceptuels internes, contraints par les exigences de l'adaptation, dans la répartition des couleurs selon les catégories familières de rouge, violet, bleu, etc. L'objectivisme, par contraste, est présenté par Dedrick comme la position selon laquelle les catégories de couleur sont proprement déterminées par des facteurs externes à l'esprit — une thèse qu'il attribue à Mohan Matthen. Mon objectif dans cet article est de souligner que les éléments internalistes de l'explication de Dedrick, qui sont rappelés à la section 1, sont parfaitement compatibles avec l'objectivisme chromatique. Cet objectivisme, cependant, n'est pas la thèse que Dedrick entend mettre en cause. Je distingue, dans la section 2, la version critiquée par Dedrick, que j'appelle «l'objectivisme fort», de «l'objectivisme modéré», qui est la thèse selon laquelle la couleur elle-même est indépendante de l'esprit bien que les catégories de couleur soient déterminées par des facteurs internes. La doctrine principale de l'objectivisme même, selon ce que je soutiens, demeure neutre eu égard aux versions fortes ou modérées. Dans la section 3, cette notion centrale d'objectivisme est réconciliée avec une explication de la vision des couleurs qui fait référence à la valeur adaptative en contexte évolutionnaire.