Abstract
Dans les deux derniers chapitres de Platos Ideenlehre, Paul Natorp confronte son interprétation de la théorie des Idées platoniciennes à celle d’Aristote, qu’il considère comme l’origine des déformations historiques dont celle-ci aurait été la victime. Selon lui, ces déformations s’ancrent dans le profond dogmatisme de la pensée aristotélicienne, incapable d’accéder au point de vue criticiste de Platon. Le débat entre Platon et Aristote fournit dès lors l’occasion à Natorp de préciser la signification de l’opposition entre le criticisme et le dogmatisme tels qu’il les entend, qui se distinguent essentiellement par deux traits corrélatifs : leur rapport à l’objet et leur rapport à l’infini. L’étude de ces caractéristiques permet ainsi d’approfondir le sens de l’idéalisme critique tel que Natorp cherche à le réactiver dans la version marbourgeoise du néokantisme.