Abstract
This article seeks to re-evaluate the importance of the political in the thinking of Maurice Merleau-Ponty. The article first shows that Sartre’s description of Merleau-Ponty’s intellectual trajectory as one of increasing political apathy from the 1950s onwards is inaccurate. The article then demonstrates that throughout the post-war period, including in his project for a new ontology, Merleau-Ponty believed that a revised version of Marxism would provide the methodological framework within which philosophical work could address the political challenges of the present. This revised Marxism was to be a direct alternative to the reifying uses of Marx’s thinking. It would rely upon the latter’s self-reflexive historicism, which meant its very failures showed how philosophy might transform itself in connection with its own time. Cet article tente souligner la place du politique dans la pensée de Maurice Merleau-Ponty. On contestera d’abord la description faite par Sartre de sa trajectoire intellectuelle, selon laquelle il aurait fait preuve d’une apathie croissante, à partir des années cinquante, vis-à-vis des questions politiques. On montrera ensuite que durant toute la période d’après-guerre, jusque dans les recherches ontologiques ultimes, Merleau-Ponty a pensé qu’un usage renouvelé du marxisme permettrait au travail philosophique de répondre aux défis politiques du présent. Une telle révision du marxisme représentait une alternative directe aux usages réifiant de la pensée de Marx. Cette révision serait rendue possible par la réflexivité historiciste de cette pensée, qui fait que, dans ses erreurs mêmes, celle-ci révèle la capacité de la philosophie à se transformer au contact de son temps.