Abstract
Le monde latin tardo-antique a rencontré des difficultés à s’approprier la diversité des théories visuelles grecques. L’impression reste qu’au brouillage conceptuel s’ajoute l’imprécision lexicale. La synthèse néoplatonicienne qui assimile la lumière platonicienne au diaphane aristotélicien provoque une confusion entre brillance et transparence. Saint Augustin présente la vision comme un acte orienté de l’œil à l’objet. Ensuite apparaît un deuxième mouvement de la vision, de l’objet vers l’œil. Jean Scot Erigène, inspiré par les Pères grecs, ne crée certes pas un lexique scientifique, mais réussit à élaborer un lexique unifié et structuré, entièrement tourné vers l’expression de la théologie du Dieu-lumière.