Diogène n° 271-272 (3):205-226 (
2021)
Copy
BIBTEX
Abstract
Le projet de mondialisation néolibérale, qui consiste à étendre et à maintenir le capitalisme à l’échelle mondiale, nécessite la création d’États-nations néolibéraux qui intégreront son idéologie, ses pratiques et ses structures politiques. En ce sens, l’État-nation néolibéral constitue un site conceptuel approprié pour examiner le lien entre le local et le global dans la dynamique du capitalisme mondial. En prenant les Philippines comme exemple, l’article examine les différents facteurs ou dimensions qui ont fait des Philippines un État-nation néolibéral, depuis l’époque coloniale jusqu’aux structures supranationales qui exercent un contrôle externe sur l’économie politique philippine : le pouvoir mondial des sociétés transnationales, le FMI, l’impérialisme américain et chinois, y compris l’aide militaire américaine qui soutient la militarisation et la contre-insurrection contre les mouvements remettant en question le programme néolibéral des régimes passés et actuels. Enfin, l’article considère les répercussions que les mouvements antimondialisation peuvent avoir sur le changement d’orientation politique et sur les stratégies de résistance mondiale.