Abstract
Résumé Comment les institutions pensent-elles aujourd’hui ceux qu’elles administrent? Les discours de prévention en matière de santé depuis les années 1970 présupposent des capacités individuelles à l’autoévaluation : une introspection sans profondeur guidée par des représentants de l’État, et conjuguant jouissance du calcul et érotisation de l’autocontrôle. Mais, doublant cette gouvernementabilité libérale, l’intense dramatisation du récit de prévention depuis la fin des années 1990 signale le retour à une biopolitique plus impérieuse et plus conservatrice, axée sur une sacralisation laïque de la vie. Celle-ci épaule une sédimentation de procédés gouvernementaux pourtant idéologiquement contrastés.