Abstract
De nos jours, les partis politiques et les syndicats communiquent avant tout de jour, afin de se faire entendre du plus grand nombre. Il n’en a pas toujours été ainsi. En pleine Guerre froide, les militants devaient bien souvent agir la nuit pour promouvoir et défendre leurs idées – quitte à s’exposer physiquement à des représailles de leurs adversaires. La communication politique après-guerre privilégiait bien souvent les meetings nocturnes (non-)contradictoires, parfois émaillés d’incidents. Ce n’est que progressivement avec la technicisation de la communication et la mise à distance des corps que la violence physique va reculer pour perdurer dans les marges politiques. Profondément liés à des organisations politiques, les syndicats répondaient en partie au même schéma, bien que le déclin de la violence physique nocturne se soit enclenché plus rapidement au profit d’une violence diurne maîtrisée. Cet article contribue à l’étude de l’évolution de la violence militante politique et...