Abstract
Dans cet article, on articule les pensées de Hegel et de Weber à partir de la figure du Quaker et de la tolérance étatique qu’elle implique. L’on montre que Hegel pense la tolérance comme l’épreuve par l’État du négatif préservé dans sa négativité, insoluble dans l’unité rationnelle étatique, et que Weber renverse la perspective pour penser la tolérance à partir des intérêts communautaires de la secte. Une telle comparaison autorise une étude phénoménologique de la communauté sectaire comme espace normatif normé par les regards, où chacun est sous le regard de chacun et fond sa subjectivité dans la communauté tout entière, sans qu’il soit besoin d’une transcendance normative autre que la secte elle-même. Nous montrons qu’un tel mode d’existence, caractéristique de la modernité, est expérience de la séparation, et in fine de la mort de dieu.