Abstract
En prenant appui sur l’histoire de la plus importante organisation mondiale d’écrivains, PEN International, et sur plusieurs trajectoires et mobilisations d’écrivains ou collectifs indiens contemporains (le Indian Cultural Forum, Karthika Naïr, Perumal Murugan), cet article s’interroge sur certaines modalités de l’activisme en littérature, entendu à la fois comme activisme à travers la littérature, et comme activisme au service de celle-ci. En Inde, particulièrement, l’écrivain(e) partage une communauté de vulnérabilité avec toutes les autres voix et minorités menacées ou liquidées. L’activisme, c’est s’assurer que ce qui est mineur, minoré ou oublié continue d’être vu, entendu, reconnu ; c’est continuer à raconter d’ autres histoires, à creuser leur multiplicité et leur équivocité ; c’est enregistrer les mots, les noms et les réalités apparemment superflues des mondes vulnérables qui nous entourent.