Continental Philosophy of Religion

Jean-Luc Marion has long endeavored to broaden our view of truth. In this illuminating new book--his deepest engagement with theology to date--Marion proposes a rigorous new understanding of human and divine revelation in a deeply phenomenological key. Although today considered the central theme of theology, the concept of Revelation was almost entirely unknown to the first millennium of Christian thought. In a penetrating historical deconstruction Marion traces the development of this term to the rise of metaphysics from Aquinas through Descartes, (...) Suárez, and Kant; formalized into an epistemological framework, this understanding of Revelation has restricted philosophical and theological thinking ever since. To break free from these limits, Marion takes hints from theologians including Balthasar and Barth while mobilizing the phenomenology of givenness to provide a rigorous new understanding of revelation as a mode of uncovering. His extensive study of the Jewish and Christian Scriptures unfolds a logic of Trinitarian phenomenality, worked out in conversation with Augustine, Basil, Hegel, Schelling, and others, that ultimately transforms our very notions of being and time. The result is precisely what we have come to expect from this acclaimed philosopher: masterful historical scholarship working in tandem with daring originality. (shrink)

Malgré l’important renouveau que connaît la théologie naturelle depuis environ un demi-siècle dans le champ de la philosophie de la religion, Charles Taylor soutient que celle-ci appartient à une époque désormais révolue. Cette étude propose de restituer de manière aussi fidèle et précise que possible les raisons de ce verdict. Une telle analyse vise à combler une lacune importante dans la littérature secondaire. Cette lacune tient, d’une part, au fait que Taylor lui-même ne développe jamais ces raisons de façon systématique (...) ; d’autre part, elle tient également au fait que plusieurs commentateurs semblent présupposer qu’un tel argument n’existe pas : Taylor récuserait la théologie naturelle simplement parce qu’elle ne correspond pas à la manière dont il est enclin à justifier ses propres convictions religieuses. (shrink)

Présenter un aperçu de la « mystique chrétienne médiévale » n’est possible qu’en la situant brièvement dans l’histoire de la « mystique » en Occident. Le terme n’est pas dénué d’ambiguïté. Apparaissant dans le contexte des religions à mystères, la mystique évolue vers une expérience silencieuse que les mots ne peuvent capter, avant de désigner des phénomènes anormaux décrits dans une rhétorique de l’étrange. Par rapport à la littérature moderne, les textes médiévaux sont très sobres. Faisant à écho à la (...) théologie mystique de Denys l’Aréopagite (ve-vie s.), ils présentent une voie d’union à l’Un en deçà des mots et des concepts. Il ne suffit pas de connaître (mathein) Dieu par un savoir notionnel, il faut en faire l’expérience, « en pâtir » (pathein). Ce « pâtir Dieu » sera repris par Maître Eckhart (1260-1328), le chef de file de la mystique rhénane. (shrink)

Le prologue du livre de Ben Sira est le seul texte biblique qui nous livre une réflexion sur l’acte de traduire. Cet article vise deux objectifs : 1) mieux comprendre ce que le petit-fils de Ben Sira dit au sujet de la traduction du livre de son grand-père ; 2) comparer sa conception de la traduction avec celles que l’on trouve dans d’autres textes judéens et alexandrins relatifs à la traduction de la Bible hébraïque en grec, afin de mettre en (...) évidence le caractère singulier des propos du petit-fils de Ben Sira. (shrink)

Le mouvement pentecôtiste au Burkina Faso s’identifie par la présence de « prieurs ». Les « prieurs » sont des personnes qui offrent une gamme de services religieux et spirituels tels que la prière, la guérison, l’exorcisme et l’orientation. Ces activités sont au coeur de la pratique de la prière et du développement d’un pentecôtisme local. Cet article approfondit les expériences du « prieur », un praticien de cette pratique spirituelle. Il examine la structure de sa pratique, son identité et (...) son essence. L’analyse est basée sur des informations recueillies à partir de la littérature existante et d’une enquête de terrain explorant les circonstances dans lesquelles ce phénomène se produit. (shrink)

Le chef-d’oeuvre de Tillich, Le courage d’être, propose une théologie de l’affirmation de soi en Dieu en remettant en question les symboles traditionnels du théisme. Mais la foi qu’il propose, qualifiée d’« absolue », est dépourvue de symboles concrets pour ce courage d’être. Or, dans un autre texte, Tillich souligne l’inconvénient de la théologie critique qui démythologise les symboles chrétiens et il met en avant l’intérêt de la psychologie analytique (Jung) pour la théologie. Nous montrons dans cet article qu’une reprise (...) différenciée de l’archétype du Soi jungien permet de le rapprocher du « Dieu au-delà de Dieu » de la foi absolue. Sur cette base nous proposons un prolongement concret de cette foi avec l’interprétation jungienne des symboles présents dans nos rêves. (shrink)

Cet article propose une approche de la pensée du franciscain Gonzalve d’Espagne qui vise, d’une part, à renouveler l’intérêt des études médiévales pour ce penseur longtemps oublié et, d’autre part, à permettre la compréhension de sa doctrine de la foi et des rapports qu’elle entretient avec sa compréhension de la scientificité de la théologie. Nous cherchons ici à comprendre de quelle manière la réponse de Gonzalve à la question de la compossibilité des habitus de foi, opinion et science se présente (...) comme l’extension d’une psychologie de l’habitus et d’une épistémologie de la foi conceptualisant la scientificité pratique de la théologie. (shrink)

Must we assume that a human being knows all there is to know about its being, its ends and its meaning, this side of death? Is it thinkable that the liturgical beyond overturns the stakes of its being? This paper explores Lacoste's work on de Lubac and connects it with Lacoste's liturgical eschatology and the notion of epektasis in Gregory of Nyssa. Lacoste's thought locates in historically situated human desire an aim beyond the world that intertwines the eschatological with the (...) historical I. (shrink)

By utilizing words, photographs, and motion pictures, this multimodal and multisited project traces a rhizomatic genealogy of Russian Cosmism—a nineteenth century political theology promoting a universal human program for overcoming death, resurrecting ancestors, and traveling through the cosmos—throughout post-Soviet techno-utopian projects and imaginaries. I illustrate how Cosmist techno-utopian, futurist, and other-than-human discourse exist as Weberian “elective affinities” within diverse ecologies of the imagination, transmitting a variety of philosophies and political programs throughout trans-temporal, yet philosophically bounded, communities. With a particular focus (...) on the United States and Ukraine, and taking an apophatic analytical position, I dissect how different groups of philosophers, technologists, and publics interact(ed) with Cosmism, as well as how seemingly disparate communities (re)shape and deterritorialize Cosmist political theology in an attempt to legitimize their constructed political imaginaries. (shrink)

This article aims to reconstruct Simondon’s concept of technophany, which disperses throughout different writings that appeared posthumously and suggest how elaborating this concept could be understood as a significant philosophical task today. Technophany, namely the manifestation of technicity, is central to Simondon’s thought on techno-aesthetics and, more importantly, his intellectual project of reintegrating technology into culture. However, when we place Simondon’s concept of technophany in today’s context, namely the convergence of technology, art and design since the second half of the (...) 20th century, we see that technophanies are becoming more or less ordinary marketing phenomena of the tech industry. Then, could the concept of technophany still take up this task of reconciling technology and culture? Or, instead, is it reduced to a mere economic category, and Simondon’s techno-aesthetics is only a forerunner of today’s industrial marketing strategies? In order to respond to these questions, this article returns to the source of Simondon’s concept of technicity. It shows that there is an intimacy between technophany and Mircea Eliade’s concept of hierophany, and indeed, Simondon’s genesis of technicity vividly mirrors Eliade’s analysis of sacrality and its crisis in modern times. The concept of technophany acquires a new meaning, and it refuses to be a mere phenomenon of publicity as one might easily misread it. Technophany has the task of occupying the “no man’s land” between technicity and sacrality. However, what exactly does it mean? Through the reconstruction of the concept of technophany in Simondon’s thought, this article hopes to examine the limit of the concept and, at the same time, reconceptualise and prolong it. (shrink)

The phenomenon of the little—the weak, the veiled, the lowly—is, by right, overlooked. Its revelation passes unnoticed while the self remains inflated. The arrival of the little awaits its selfless reducer, not the nihilating selflessness of an absolute alterity but a way of becoming little which occasions its fullest manifestation. So little, so revealed. I advance toward a phenomenology of becoming little according to its spirituality’s namesake, Thérèse of Lisieux. I build on the phenomenologies of Emmanuel Levinas and Jean-Luc Marion (...) pausing at three moments along the way: the return to childhood; the discovery, after me, of self-confidence; and an imbalanced audacity. The upshot is that the significance of the little is big: littleness makes possible the immanent glimpse of unconditional revelation, a glimpse of beauty. (shrink)

This study rethinks the critical reception of Hegelianism in nineteenth-century France, arguing that this reception orbits around "pantheism" as the central political-theological threat. It is Hegel’s alleged pantheism that French authors often take to be the root cause of the other dangers that become associated with Hegelianism over the course of the century, ranging from the defence of the status quo to radical socialism to pangermanism. Moreover, the widespread fixation on the term "pantheism" as the enemy of all that is (...) true, and as the term that defines the age, is symptomatic of the perception of the nineteenth century by its contemporaries as a period of crisis and turmoil, in which heretical energies are let loose that threaten to unground all authority and all transcendence. More speculatively, I suggest in the conclusion that it is the same energies that the term "communism" comes to capture, too. (shrink)

This text proposes an analysis of the phenomenon of faith in the tradition and spirituality of the Eastern Church. Starting from the relationship between phenomenology and theology, the article uses a theo-phenomenological method to depict the phenomenon of faith both theologically and phenomenologically. This article also argues that non-religious faith—either natural or philosophical—is the foundation of religious faith. According to Orthodox spirituality, faith is not reduced to a set of theoretical teachings and dogmas; they constitute only the first type of (...) faith, “simple faith”. At the same time, faith is also a form of experience, which has ascetical, ethical, and mystical dimensions; they characterize the second type of faith, faith as contemplative sight and knowledge. (shrink)

Dominic Roulx Plusieurs commentateurs de l’oeuvre de Theodor W. Adorno ont à raison, dans les vingt dernières années, relevé la pertinence de sa critique de la domination de la nature (Naturbeherrschung) pour penser les tenants et aboutissants de la crise environnementale. Toutefois, ils se fondent sur un usage parfois bancal du concept adornien de « nature », ce qui appelle une clarification conceptuelle. Prenant le contre-pied de certains commentateurs qui perçoivent dans ce concept la fétichisation romantique d’une pure nature, je (...) discute dans cet article la teneur profondément dialectique de ce concept. Je reformule d’abord la Dialectique de la Raison dans les termes d’une dialectique nature-raison pour ensuite discuter du concept de « première nature » et dégager enfin ce que j’appellerai le « naturalisme dialectique et critique » d’Adorno. En résultera un éclaircissement quant à la pertinence de la théorie critique d’Adorno pour penser certaines causes de la crise environnementale et pour penser la possibilité de la critiquer et d’y remédier. (shrink)

Agustín Colombo Aux yeux de Foucault, la spiritualité évoque une instance de modification des individus. De ce fait, elle garde une parenté intime avec la manière dont il conçoit les dynamiques de transformation et de constitution de la subjectivité. Mais qu’est-ce que Foucault veut dire lorsqu’il affirme que la spiritualité implique une modification de soi? Et comment construit-il cette approche de la spiritualité? Notre hypothèse est que la conception foucaldienne de la spiritualité s’inspire de l’approche de l’expérience élaborée par Georges (...) Bataille tout en la modifiant : pour Foucault, l’expérience n’est pas une instance passive de supplice ou d’extase, mais elle se définit par l’action de l’individu. Cette différence radicale entre la passivité et l’action devient plus claire lorsque nous contrastons la mystique, référence de Bataille pour penser l’expérience, et l’ascèse, activité spirituelle par excellence selon Foucault. Ainsi, nous mettons en évidence le fait que chez le dernier Foucault, la réflexion sur la spiritualité suppose une problématisation de l’action et de l’activité qui constitue une coordonnée clé pour comprendre la manière dont il conçoit la mise en pratique de la liberté. (shrink)

César Gómez Algarra Aucun texte ne présente aussi radicalement la confrontation de Heidegger avec la tradition théologique occidentale que le font les écrits « privés » des années trente et quarante. Dans le cadre d’une histoire de l’Être et de son projet de l’Ereignis, le philosophe fribourgeois se risque à penser à nouveaux frais l’essence du divin. À partir d’une lecture non seulement des Contributions à la philosophie (1936-1938), mais aussi du reste des écrits de l’histoire de l’Être et des (...) Cahiers noirs, récemment publiés, nous tentons ici de déterminer la portée et les limites de cette pensée du dernier dieu et de son rapport à l’être humain. Nous essaierons de montrer comment, malgré sa volonté d’éloignement pour penser (à partir de) l’Être, Heidegger doit faire face à des problèmes métaphysiques classiques — sans pour autant les résoudre nécessairement. (shrink)

Ostiane Lazrak Le monastère est un lieu crucial dans la recherche de Foucault : il est le point de rencontre entre la généalogie de la gouvernementalité, l’histoire de l’aveu et l’herméneutique du sujet. L’expérience cénobitique constitue un paradoxe pour l’enquête foucaldienne ; Cassien en est la figure centrale. Une relecture de ses écrits permet d’identifier un foyer de tensions entre obéissance, ascèse et mystique. On propose l’hypothèse que l’obéissance n’y est pas seulement un état d’arrachement du vouloir et une domestication (...) de l’ascèse, mais un point d’appui pour une discipline des vertus. La subjectivation ascétique n’y est pas séparable d’un confiant abandon. (shrink)

Rodrigo Castro Orellana La première partie de l’article analyse certains des aspects fondamentaux du débat sur la théologie politique, principalement à partir des recherches de Carl Schmitt. Ensuite, il étudie la mise à jour de cette controverse par Giorgio Agamben en identifiant ses principaux enjeux théoriques et politiques. Enfin, dans la troisième section, l’article étudie le contraste entre le concept de pouvoir pastoral de Michel Foucault et la version spécifique de la sécularisation proposée par le paradigme théologico-historique.

Michel Senellart Cet article propose une réponse à la critique adressée par G. Agamben, dans Le Règne et la Gloire (2008), à la généalogie foucaldienne de la gouvernementalité. En cherchant dans la pensée chrétienne des premiers siècles la matrice d’une conception nouvelle du pouvoir comme gouvernement des hommes — « économie » ou conduite des âmes —, Foucault aurait méconnu la signification proprement théologique, au sein du dispositif trinitaire, du mot oikonomia. Nous voudrions montrer, à partir d’une relecture du 2e (...) Discours (362) de Grégoire de Nazianze (329-390), dont Foucault tire le concept d’une « économie des âmes », que cette idée ne présuppose nullement la référence au schéma trinitaire et renvoie bien davantage au modèle du « patronage » romain, couplé à la figure sacerdotale du bon berger. Cette analyse conduira, en outre, à rappeler le lien de la « direction des âmes » avec le paradigme médical. (shrink)