Abstract
Les débats philosophiques ou épistémologiques en biologie portent davantage sur les types de discours que sur les genres de connaissance à l’œuvre dans l’étude du fonctionnement des systèmes biologiques. Nous souhaitons montrer ici 1) qu’une critique du genre de connaissance est nécessaire pour comprendre la notion centrale de fonction en biologie ; 2) que, mieux que d’autres analyses philosophiques, une critique spinoziste dévoile, dans les énoncés fonctionnels, des présupposés fondamentaux qui empêchent d’appréhender la complexité du vivant ; et 3) qu’appliquée à la science contemporaine, une critique spinoziste, localisée, peut éviter au biologiste un certain réductionnisme épistémologique.