Les Grecs anciens n'ont pas unifié l'idée de civilisation en un concept ni sous un mot uniques. Envisagée comme un processus depuis les origines, elle se présente comme une série d'acquisitions ou de pertes au terme desquelles s'est forgée une condition humaine fortement ambivalente. Conçue comme un état, elle se rencontre à l'intersection de trois axes: celui d'un régime et d'une éducation qui apprivoisent la nature; celui d'un régime politique respectueux de la loi; celui d'une politique extérieure respectueuse de la (...) justice. Mais en grec, régime politique et hégémonie portent le même nom (archê). En naturalisant et en légitimant la domination romaine Denys d'Halicarnasse en fait une force de civilisation. (shrink)

This book views Green's philosophical opus through his public life and political commitments. It demonstrates how his main ethical and political conceptions -- his idea of 'self realisation' and his theory of individuality within community -- were informed by evangelical theology, popular Protestantism and an idea of the English national consciousness as formed by religious conflict. While the significance of Kant and Hegel is acknowledged, it is argued that 'indigenous' qualities of Green's teachings resonated with Victorian Liberal values.

Le role decisif que la theorie du jugement est amenee a jouer en philosophie depuis Descartes est directement lie aux pretentions critiques de la philosophie moderne. La phenomenologie de Husserl, qui allait jusqu'a reconnaitre en elle son grand desideratum, ne fait pas exception. Pour autant qu'elle entend s'elever au rang d'une authentique critique de la connaissance, la phenomenologie se heurte necessairement a ce qu'il est convenu d'appeler le probleme du jugement. Pour cette raison, il devenait indispensable de dresser un etat (...) de la question, qui soit de nature a fixer aussi precisement que possible les principaux enjeux et les principales problematiques de la theorie du jugement a l'epoque moderne (depuis Locke et Kant jusqu'a Russell, en passant par Bolzano et l'ecole de Brentano) - et tout particulierement en phenomenologie. Dans cet ouvrage, l'auteur tente de reformuler et d'evaluer ces problematiques a la lumiere de la theorie phenomenologique du jugement de Husserl. (shrink)

L'effritement du modèle rationaliste et humaniste de culture, des valeurs de progrès, d'éducation, de raison et d'humanité, constitue depuis une cinquantaine d'années le noyau de l'expérience culturelle occidentale.

This study of T.H. Green views his philosophical opus through his public life and political commitments, and it uses biography as a lens through which to examine Victorian political culture and its moral climate. The book deals with the political and religious history of Victorian Britain in examining the basis of Green's Liberal partisanship. It demonstrates how his main ethical and political conceptions—his idea of "self-realisation" and his theory of individuality within community—were informed by evangelical theology, popular Protestantism and an (...) idea of the English national consciousness as formed by religious conflict. While the significance of Kantian and Hegelian elements in Green’s thought is acknowledged, it is argued that “indigenous” qualities of Green’s teachings resonated with values shared alike by elite and rank-and-file Liberals during the mid and late Victorian era. In examining Green’s beliefs about the historical evolution of English liberty, his championing of Nonconformity and Nonconformist causes and his approval of religious bases of community, this study analyzes the ripening of a Greenian moment and traces Green’s influence on Liberal, quasi-socialist and Conservative social reform down to the 1920s. The lasting impact of Green’s teachings on British and Western political philosophy, apparent in the current vogue for communitarianism in liberal theory, indicates limitations of the “secularization thesis” still tacitly accepted by historians of Western political thought. (shrink)

The Enchantment of Words is a study of Wittgenstein's early masterpiece, the Tractatus Logico-Philosophicus. Recent years have seen a great revival of interest in the Tractatus. McManus's study of the work offers novel readings of all its major themes and sheds light on issues in metaphysics, ethics and the philosophies of mind, language, and logic.

L’article adopte un point de vue unitaire selon lequel sont interrogés à la fois les témoignages sur la physique d’Antiphon, les fragments du Peri aletheias, ainsi que les plaidoyers et, parmi les œuvres qu’on a longtemps considérées comme « morales », le Peri homonoias. Une analyse détaillée d’Aristote, Physique II, 193a10‑27, et de ses commentateurs anciens, ainsi que du Peri Aletheias (F44a Pendrick, col. II, 23‑30) sert de point de départ à une mise à l’épreuve ultérieure de la thèse par (...) la lecture suivie de l’ensemble. Il s’agit de soutenir qu’Antiphon affirme et montre la superposition nécessaire du nomos sur la physis en établissant leur inégal statut ontologique, de substrat matériel d’une part, de forme accidentelle surajoutée d’autre part. Cette interprétation trouve son prolongement dans l’analyse des deux xympheronta (celui de la nature et celui de la norme), et de l’heautos qui leur est couramment associé comme le « soi-même » le serait à « l’utile », selon l’idée qu’il serait question de combattre la norme au nom de l’intérêt personnel supposé, quant à lui, naturel. Le xympheron est plutôt pris ici comme « ce qui constitue », en anthropos, si c’est selon la nature ; en membre d’une communauté politique, si c’est selon la norme. La dépendance mutuelle de la physis et du nomos, comme de leurs xympheronta respectifs, fait alors que le naturel ne se révèle qu’à l’occasion de circonstances accidentelles et éphémères qui, un moment, isolent un membre d’un groupe politique de ce groupe-là, ou au prix d’une opération intellectuelle qui, pour un temps également, fait abstraction de l’œuvre constituante du nomos. (shrink)

Les historiens grecs se sont préoccupés des actions (praxeis) humaines dans l’ordre politique et militaire. Pourtant, la conception qu’ils se font de la justice (dikè, dikaion) – à laquelle ils rapportent plus ou moins directement l’ordre du monde et le cours des choses – comme d’un mécanisme de stricte rétribution et de rétablissement des équilibres rompus; leurs définitions de la nature humaine qui permettent de verser tout débordement au compte de ce qui n’est plus totalement ou plus du tout humain; (...) enfin, la manière dont ils construisent leur autorité d ‘historien : non par l’établissement critique des faits, mais grâce à l’identification de leur point de vue avec celui de la puissance de justice organisatrice du monde, sont autant d’obstacles à une problématisation éthique de l’action. Les notions d’équité, de bienveillance à l’égard des êtres humains, de mesure, de pitié interviennent bien dans leurs jugements, mais finissent toujours par se mouler dans le cadre de pensée dominant de la justice rétributive. (shrink)

Nous nous sommes proposés ici de montrer qu’Aristote caractérise le fou (μαινόμενος) dans le cadre d’un système différencié d’autres notions, sans en faire seulement un cas limite, quasiment impensé. Le point de départ de l’étude est l’analyse de la triade ἀκούσιον/δι᾽ ἄγνοιαν/ἀγνοῶν qui convoque aux côtés du fou : l’homme en colère, l’homme pris de vin, celui qui dort, le méchant (μοχθηρός), l’intempérant/incontinent (ἀκρατής), le malade. Cela implique de déterminer les types d’ignorance en cause dans les actes accomplis dans chaque (...) cas et, a contrario, en contraste avec la position socratique, les différentes formes de «l’être dans le savoir» : le savoir en entéléchie première et le savoir en acte ; le savoir du général et celui du particulier ; le savoir en acte sans intervention des affections (πάθη) et le savoir avec affections. Dans l’ensemble des catégories d’acteurs envisagées qui, selon les cas ne mettent pas en acte leur savoir de la différence entre le bien et le mal temporairement, ou le font durablement au point de transformer leur ignorance un état stable (ἕξις) de méchanceté ou encore par choix, comme l’acratique, dans cet ensemble donc, le fou apparaît comme celui qui agit par ignorance (δι᾽ ἄγνοιαν) et non pas de l’un ou de l’autre des paramètres d’une action particulière, mais de tous, à l’exception d’un seul : l’agent car, dit Aristote, «comment s’ignorer soi-même» (ἑαυτόν). Un autre moment de l’article consiste à analyser ce qu’est le soi-même en question et conclut à la réduction de l’αὐτός à ce qui accompagne la mise en acte de l’existence (τὸ εἶναι) que ce soit dans l’agir (πραττειν), le faire (ποιεῖν) ou le vivre (ζῆν). Le fou, en agissant, activerait simplement son sentiment d’exister et en cela ne pourrait «s’ignorer lui-même». Mais il faudra qu’il sorte de cette position et que, revenu à la connaissance de tous les paramètres d’un acte, il se repente de ce qu’il a accompli, pour avoir droit à la qualification d’ἀκούσιος («qui a agi contre son gré»). Chez Aristote la folie semble donc ne pouvoir être philosophiquement prise en compte que comme une crise dont on sort pour mettre en acte son savoir des paramètres d’une action particulière et n’est pas excusable parce que le fou «n’aurait pas eu conscience de son acte» mais parce qu’il a retrouvé la connaissance de ce qui compose un acte. (shrink)

Nous nous sommes proposés ici de montrer qu’Aristote caractérise le fou (μαινόμενος) dans le cadre d’un système différencié d’autres notions, sans en faire seulement un cas limite, quasiment impensé. Le point de départ de l’étude est l’analyse de la triade ἀκούσιον/δι᾽ ἄγνοιαν/ἀγνοῶν qui convoque aux côtés du fou : l’homme en colère, l’homme pris de vin, celui qui dort, le méchant (μοχθηρός), l’intempérant/incontinent (ἀκρατής), le malade. Cela implique de déterminer les types d’ignorance en cause dans les actes accomplis dans chaque (...) cas et, a contrario, en contraste avec la position socratique, les différentes formes de «l’être dans le savoir» : le savoir en entéléchie première et le savoir en acte ; le savoir du général et celui du particulier ; le savoir en acte sans intervention des affections (πάθη) et le savoir avec affections. Dans l’ensemble des catégories d’acteurs envisagées qui, selon les cas ne mettent pas en acte leur savoir de la différence entre le bien et le mal temporairement, ou le font durablement au point de transformer leur ignorance un état stable (ἕξις) de méchanceté ou encore par choix, comme l’acratique, dans cet ensemble donc, le fou apparaît comme celui qui agit par ignorance (δι᾽ ἄγνοιαν) et non pas de l’un ou de l’autre des paramètres d’une action particulière, mais de tous, à l’exception d’un seul : l’agent car, dit Aristote, «comment s’ignorer soi-même» (ἑαυτόν). Un autre moment de l’article consiste à analyser ce qu’est le soi-même en question et conclut à la réduction de l’αὐτός à ce qui accompagne la mise en acte de l’existence (τὸ εἶναι) que ce soit dans l’agir (πραττειν), le faire (ποιεῖν) ou le vivre (ζῆν). Le fou, en agissant, activerait simplement son sentiment d’exister et en cela ne pourrait «s’ignorer lui-même». Mais il faudra qu’il sorte de cette position et que, revenu à la connaissance de tous les paramètres d’un acte, il se repente de ce qu’il a accompli, pour avoir droit à la qualification d’ἀκούσιος («qui a agi contre son gré»). Chez Aristote la folie semble donc ne pouvoir être philosophiquement prise en compte que comme une crise dont on sort pour mettre en acte son savoir des paramètres d’une action particulière et n’est pas excusable parce que le fou «n’aurait pas eu conscience de son acte» mais parce qu’il a retrouvé la connaissance de ce qui compose un acte. (shrink)

After a quick overview on the specification of the causal role of the powers or faculties (δυνάμεις) in nutrition, from the Hippocratic physicians to Galen, via Aristotle, the article defines the set of questions about this process that the Hippocratic physicians leave open. It then examines how Aristotle provides some sort of indirect physical and ethical answers, while Galen openly takes the side of reappropriating the central Stoic concept of oikeiôsis in a Platonist way.

Practical ethics in context -- Teaching and learning ethics in an ethical environment -- Aspirations, activities, and assessment -- The theoretical toolkit -- Systematic case analysis -- Relativism and moral development -- A bridge across cultures.

Considerable hope surrounds the use of disease‐specific pluripotent stem cells to generate models of human disease allowing exploration of pathological mechanisms and search for new treatments. Disease‐specific human embryonic stem cells were the first to provide a useful source for studying certain disease states. The recent demonstration that human somatic cells, derived from readily accessible tissue such as skin or blood, can be converted to embryonic‐like induced pluripotent stem cells (hiPSCs) has opened new perspectives for modelling and understanding a larger (...) number of human pathologies. In this review, we examine the opportunities and challenges for the use of disease‐specific pluripotent stem cells in disease modelling and drug screening. Progress in these areas will substantially accelerate effective application of disease‐specific human pluripotent stem cells for drug screening. (shrink)

Cet ouvrage vise à délimiter le champ d'investigation de la philosophie de l'esprit. Il comprend huit chapitres. Le premier, le plus général, se veut une première délimitation du champ d'investigation de la philosophie de l'esprit à l'aide de ses trois concepts clés: l'intentionnalité, la rationalité et la conscience. Le chapitre suivant se veut une réflexion plus générale sur les motivations philosophiques qui commandent des jugements si opposés sur le statut ontologique et épistémologique de la psychologie du sens commun. Le chapitre (...) IV dresse un tableau de ces différents programmes et des grands courants de la philosophie de l'esprit, en commençant par le behaviorisme, le physicalisme, le fonctionnalisme et le connexionnisme. Les trois chapitres suivants porteront sur les problèmes et débats liés à la naturalisation des trois propriétés principales de l'esprit, des trois problèmes principaux de la philosophie de l'esprit, soit les concepts d'intentionnalité, de rationalité et de conscience. Le chapitre V porte, d'une part, sur la nature de l'intentionnalité et les différents concepts de directionnalité (aboutness) que l'on retrouve actuellement en philosophie de l'esprit ; d'autre part, il s'agira pour nous de décrire et de classer les différents programmes de naturalisation de l'intentionnalité. Le chapitre six est ouvre de nouvelles perpectives en ce qu'il porte sur la nature de la rationalité et sur les différentes tentatives et arguments en faveur de sa naturalisation. Le chapitre VII s'attaque au problème central de la philosophie de l'esprit, à savoir la conscience. (shrink)

This study is about Brentano’s criticism of a version of phenomenalism that he calls “mental monism” and which he attributes to positivist philosophers such as Ernst Mach and John Stuart Mill. I am interested in Brentano’s criticism of Mill’s version of mental monism based on the idea of “permanent possibilities of sensation.” Brentano claims that this form of monism is characterized by the identification of the class of physical phenomena with that of mental phenomena, and it commits itself to a (...) form of idealism. Brentano argues instead for a form of indirect or hypothetical realism based on intentional correlations. (shrink)

Judgments based on episodic memory are often thought to be immune to errors of misidentification (IEM). Yet there is a certain category of episodic memories, viz. observer memories, that seems to threaten IEM. In the resulting debate, some say that observer memories are a threat to the IEM enjoyed by episodic memory (Michaelian, 2021); others say that they pose no such threat (Fernández, 2021; Lin, 2020). In this paper, we argue for a middle way. First, we frame the debate, claiming (...) that the existing literature lacks a satisfying definition both of observer memories and of the precise issue of errors of identification in such memories. Then, we contribute to the debate by challenging an anti-separatist view about the relation between phenomenal and intentional features of observer memories that looms behind this debate. On this view, if the rememberer's self is a phenomenal feature of the memory, by implication it is also built into the intentional content. We reject this view and offer a moderate separatist account. Distinguishing between empirically-grounded species of observer memories, we say that the phenomenal self sometimes is, and sometimes is not built into the intentional content of the memory, and this results in different implications for IEM. (shrink)

Franz Brentano’s impact on the philosophy of his time and on 20th-century philosophy is considerable. The “sharp dialectician” (Freud) and “genial master” (Husserl) influenced philosophers of various allegiances, being acknowledged not only as the “grandfather of phenomenology” (Ryle) but also as an analytic philosopher “in the best sense of this term” (Chisholm). The fourteen new essays gathered together in this volume give an insight in three core issues of Brentano’s philosophy: consciousness (sect.1), intentionality (sect. 2) and ontology and metaphysics (sect. (...) 3). Two further sections of the volume deal with the posterity of his philoso¬phy: in section 4, the legacy of his account of sense perception and feeling is discussed, while the history of Brentano’s unpublished manuscripts is discussed in section 5. This section also presents an edition of a manuscript from 1899 on relations, along with the letters from Brentano to Marty which discuss this manuscript. The last part of section 5 contains the text of a public lecture given by Brentano on the laws of inference. (shrink)

Il existe, en français, un ouvrage de référence sur la pensée anthropologique de Humboldt (Jean Quillien, 1991, réédité en 2015) mais rien de tel sur sa pensée du langage. Ce livre souhaite donc combler cette lacune tout en remettant à leur place certaines idées fausses. Il se révèle, à ce titre, triplement provocateur. D'une part, cet ouvrage rappelle que Humboldt se situe entièrement dans le prolongement de la tradition généraliste des grammaires philosophiques qu'il ne renie jamais entièrement. Il relit au (...) contraire cette tradition au moyen des conceptions de la philosophie allemande de Kant et Fichte. D'autre part, il souligne que Humboldt ne s'est pas contenté de formuler quelques idées générales sur le langage, mais a effectué un immense travail empirique sur près de 80 langues, rédigeant plus de 30 grammaires. Denis Thouard donne un aperçu de ce travail en évoquant l'édition des grammaires américaines effectuée ces dernières années à l'Académie de Berlin-Brandebourg, et développe le cas du basque, du chinois et de l'égyptien. C'est l'occasion de découvrir un linguiste véritable. Enfin, il permet de remettre en lumière le rôle essentiel et le plus souvent ignoré qu'a joué pour la pensée de Humboldt sa réflexion sur la traduction en analysant son travail de traducteur de l'Agamemnon d'Eschyle dans son contexte culturel. Une réflexion sur la question de la diversité des langues dans l'Europe actuelle, le renouveau des études sur l'origine des langues et les mésusages des idées de Humboldt accompagnent une présentation sélective et approfondie des points essentiels de sa pensée. (shrink)

In this vivid memoir, Denis Guénoun excavates his family's past and progressively fills out a portrait of an imposing, enigmatic father. René Guénoun was a teacher and a pioneer, and his secret support for Algerian independence was just one of the many things he did not discuss with his teenaged son. To be Algerian, pro-independence, a French citizen, a Jew, and a Communist were not, to René's mind, dissonant allegiances. He believed Jews and Arabs were bound by an authentic (...) fraternity and could only realize a free future together. René Guénoun called himself a Semite, a word that he felt united Jewish and Arab worlds and best reflected a shared origin. He also believed that Algerians had the same political rights as Frenchmen. Although his Jewish family was rooted in Algeria, he inherited French citizenship and revered the principles of the French Revolution. He taught science in a French lycée in Oran and belonged to the French Communist Party. His steadfast belief in liberty, equality, and fraternity led him into trouble, including prison and exile, yet his failures as an activist never shook his faith in a rational, generous future. René Guénoun was drafted to defend Vichy France's colonies in the Middle East during World War II. At the same time, Vichy barred him and his wife from teaching because they were Jewish. When the British conquered Syria, he was sent home to Oran, and in 1943, after the Allies captured Algeria, he joined the Free French Army and fought in Europe. After the war, both parents did their best to reconcile militant unionism and clandestine party activity with the demands of work and family. The Guénouns had little interest in Israel and considered themselves at home in Algeria; yet because he supported Algerian independence, René Guénoun outraged his French neighbors and was expelled from Algeria by the French paramilitary Organisation Armée Secrète. He spent his final years in Marseille. Gracefully weaving together youthful memories with research into his father's life and times, Denis Guénoun re-creates an Algerian past that proved lovely, intellectually provocative, and dangerous. (shrink)

For [Formula: see text], the coarse similarity class of A, denoted by [Formula: see text], is the set of all [Formula: see text] such that the symmetric difference of A and B has asymptotic density 0. There is a natural metric [Formula: see text] on the space [Formula: see text] of coarse similarity classes defined by letting [Formula: see text] be the upper density of the symmetric difference of A and B. We study the metric space of coarse similarity classes (...) under this metric, and show in particular that between any two distinct points in this space there are continuum many geodesic paths. We also study subspaces of the form [Formula: see text] where [Formula: see text] is closed under Turing equivalence, and show that there is a tight connection between topological properties of such a space and computability-theoretic properties of [Formula: see text]. We then define a distance between Turing degrees based on Hausdorff distance in the metric space [Formula: see text]. We adapt a proof of Monin to show that the Hausdorff distances between Turing degrees that occur are exactly 0, [Formula: see text], and 1, and study which of these values occur most frequently in the senses of Lebesgue measure and Baire category. We define a degree a to be attractive if the class of all degrees at distance [Formula: see text] from a has measure 1, and dispersive otherwise. In particular, we study the distribution of attractive and dispersive degrees. We also study some properties of the metric space of Turing degrees under this Hausdorff distance, in particular the question of which countable metric spaces are isometrically embeddable in it, giving a graph-theoretic sufficient condition for embeddability. Motivated by a couple of issues arising in the above work, we also study the computability-theoretic and reverse-mathematical aspects of a Ramsey-theoretic theorem due to Mycielski, which in particular implies that there is a perfect set whose elements are mutually 1-random, as well as a perfect set whose elements are mutually 1-generic. Finally, we study the completeness of [Formula: see text] from the perspectives of computability theory and reverse mathematics. (shrink)

Entry on the influence of Stumpf et Brentano on Husserl's early phenomenology during the Halle period.

Les études colligées dans le présent ouvrage ont pour objet les Recherches logiques de Edmund Husserl. La plupart de ces études sont issues du colloque "Les Recherches logiques d'Edmund Husserl, origines et postérité de la phénoménologie (1900/1)" qui a eu lieu à Montréal au mois de mai 2001. Le prétexte à cet événement était de marquer le centenaire de la publication de l'ouvrage séminal de la phénoménologie par une réflexion sur sa signification actuelle, ses origines et sa postérité. L'ouvrage contient (...) douze études qui examinent divers aspects des Recherches logiques de Husserl. (shrink)

Cet article traite du problème de l'imaginaire dans les mathématiques et du débat opposant Husserl à K. Twardowski sur les représentations sans objet.

Immanuel Kant (1724-1804), le philosophe des Lumières, de la raison, de l'universel et de la liberté, le solitaire de Koenigsberg (Prusse), a révolutionné durablement la philosophie en lui donnant un tour critique. Le geste critique consiste à diriger l'attention non pas sur les objets de la connaissance mais sur les conditions de leur constitution, ce à quoi Kant s'est employé méthodiquement dans la Critique de la raison pure (1781-87), la Critique de la raison pratique (1788) et la Critique de la (...) faculté de juger (1790). Philosopher, pour lui, ce n'est pas parvenir à une nouvelle définition du savoir, du juste ou du beau, mais s'interroger sur ce qui nous permet de parler du savoir, du juste ou du beau. Comment pouvons-nous penser ce que nous pensons? Quelles sont les règles que nous suivons dans nos jugements et nos actions, et dans quelle mesure sont-elles légitimes? C'est ce mode de questionnement qui autorise Kant à se réclamer de Socrate quand il évalue les discours et pratiques de son temps. Cet ouvrage se propose d'introduire à la cohérence mais aussi à l'actualité de la pensée de Kant, en exposant la signification de l'entreprise critique : revenant sur les conditions de l'activité philosophique, Kant découvre l'importance du jugement, de la réflexion et du sentiment. Il replace l'exercice de la raison dans la perspective concrète d'un sujet de sentiment, libre et sensible à la fois. On montre comment, à partir de là, il élabore une nouvelle conception de la subjectivité - legs de la philosophie kantienne à la pensée contemporaine. (shrink)

This paper is the general introduction to a collection of essays entitled Franz Brentano and Austrian Philosophy (forthcoming). In this substantial introduction, I comment several aspects of the recent reception of Brentano’s philosophical programme in contemporary philosophy, and the actual debates on topics such as emotions, values, and intentionality, for example. It is divided in four parts corresponding to the four sections of the book. The first three sections contain 11 original contributions on Brentano’s philosophy and its place in the (...) history of philosophy in Austria, and the last section contains three unpublished manuscripts from Alfred Kastil et Moritz Schlick. I. Descriptive psychology and phenomenology: Brentano and Husserl II. Brentano and the Vienna Circle III. Brentano and the history of philosophy IV. Documentation: Alfred Kastil and the Vienna Circle . (shrink)

April 15, 2024: This article published in Early View in error. The article will republish shortly.

Longtemps en linguistique, la sémantique a voulu reléguer la pragmatique au rang de discipline marginale. La pragmatique a enfin acquis droit de cité et consistance théorique, elle est un cadre général dans lequel les analyses traditionnelles du langage doivent être interprétées. Ainsi conçue, la pragmatique est un carrefour, point de rencontre des disciplines traitant du langage, approche actionnelle des phénomènes langagiers et communicationnels. Pages de début Prologue Chapitre Premier. Du discours à l'action Chapitre II. Genèse du concept d'assertion Chapitre III. (...) Classification des actes de discours et interactions langagières Chapitre IV. Pour une réévaluation pragmatique de l'assertion Chapitre V. Dialectique, forme dialogale et procès dialogique Chapitre VI. Modèle projectif du dialogue informatif Chapitre VII. L'intelligence de la machine et sa capacité dialogique Chapitre VIII. De l'action a la communication Épilogue Référencesbibliographiques Index des noms Index des concepts Pages de fin. (shrink)

This paper is about the question: what is it for a mental state to mean (or present) something as an intentional object? This issue is addressed from a broad perspective, against the background of Brentano’s philosophical programme in Psychology from an empirical standpoint, and the controversy between the proponents of a non-canonical interpretation of Brentano’s theory of intentionality, and the so-called orthodox interpretation advocated namely by R. Chisholm. My investigation is divided into six parts. In the first section, I explain (...) the meaning and function of the notion of phenomenon in light of Brentano’s philosophical programme, and I briefly elucidate the notion of physical phenomenon which, in Brentano’s Psychology, constitutes the primary object of consciousness. In the next two sections, I look at two aspects of Brentano’s criticism of the identity thesis that he attributes to British empiricism, namely the psychological aspect, which concerns the identification of the two classes of phenomena, and the metaphysical aspect relating to the relationship between physical phenomena and the reality of an extramental world. Once this double distinction will be established, I will turn to the relation of intentional objects to presentations and put forward the hypothesis that intentional objects are conceptually dependent upon presentations and that this dependence rests, in turn, upon the content of the mental phenomena. The next step concerns Brentano’s theory of primary and secondary objects, and one of the main non-orthodox arguments against the canonical interpretation, namely that the latter conflates primary and secondary objects. In this context, I examine a second hypothesis: that the secondary object, or intentional correlate of an act, is an intentional content, which is distinct both from the intentional object and from the reality to which it relates, and I maintain that the intentional content has the function of mediating the mental acts’ relation to their objects. Finally, I shall examine some objections against the hypothesis of intentional content in Brentano’s Psychology, and I will conclude with a brief commentary on the bearing of this investigation with regard to the interpretation of the genesis of Brentano’s theory of intentionality, before and after the reistic turn of his philosophy. (shrink)

This paper aims to provide a psychologically-informed philosophical account of the phenomenology of episodic remembering. The literature on epistemic or metacognitive feelings has grown considerably in recent years, and there are persuasive reasons, both conceptual and empirical, in favour of the view that the phenomenology of remembering—autonoetic consciousness, as Tulving influentially referred to it, or the feeling of pastness, as we will refer to it here—is an epistemic feeling, but few philosophical treatments of this phenomenology as an epistemic feeling have (...) so far been proposed. Building on insights from the psychological literature, we argue that a form of feeling-based metacognition is involved in episodic remembering and develop an integrated metacognitive feeling-based view that addresses several key aspects of the feeling of pastness, namely, its status as a feeling, its content, and its relationship to the first-order memories the phenomenology of which it provides. (shrink)

This book discusses undercover reporting and deception in journalism, addressing the ethical issues encountered by professionals when deception is involved and providing an explanation of how high-profile cases have developed. Carson and Muller begin by examining how philosophical theories which form the basis of contemporary ethical codes for journalists, bear upon undercover reporting and questions of deception in the digital age. Drawing upon case studies such as Al Jazeera's undercover operation against the National Rifle Association in the US and the (...) One Nation political party in Australia, and Britain's Channel 4 infiltration of Cambridge Analytica, this book goes on to define and discuss the ethical concepts behind deception and betrayal and lays out an original ethical framework for undercover journalists facing related challenges in their work. Undercover Reporting, Deception and Betrayal in Journalism is an important research text for students and academics in journalism and media studies. (shrink)

The book discusses Franz Brentano’s impact on Austrian philosophy. It contains both a critical reassessment of Brentano’s place in the development of Austrian philosophy at the turn of the 20th century and a reevaluation of the impact and significance of his philosophy of mind or ‘descriptive psychology’ which was Brentano's most important contribution to contemporary philosophy and to the philosophy in Vienna. In addition, the relation between Brentano, phenomenology, and the Vienna Circle is investigated, together with a related documentation of (...) Brentano's disciple Alfred Kastil. The general part deals with the ongoing discussion of Carnap's "Aufbau" and the philosophy of mind, with a focus on physicalism as discussed by Carnap and Wittgenstein. As usual, two reviews of recent publications in the philosophy of mathematics and research on Otto Neurath's lifework are included as related research contributions. This book is of interest to students, historians, and philosophers dealing with the history of Austrian and German philosophy in the 19th and 20th century. (shrink)

To many, chance and art are antagonistic terms. But a number of 20th century artists have turned this notion on its head by attempting to create artworks based on randomness. Among those, three in particular articulated a well-argued and thorough theory of the radical use of chance in art: André Breton (writer), John Cage (composer) and François Morellet (visual artist). The implications of such a move away from established aesthetics are far-reaching, as much in conceptual as in practical terms, as (...) this book hopes to make clear. Of paramount importance in this coincidentia oppositorum is the suggested possibility of a correlation between the artistic use of chance and a system of thought itself organised around chance. Indeed placing randomness at the centre of one’s art may have deeper philosophical consequences than just on the aesthetical level. (shrink)