La notion arendtienne de « banalité du mal » est au coeur d’une controverse depuis la parution en 1963 de Eichmann à Jérusalem : Rapport sur la banalité du mal. L’objectif de cet article n’est pas de reprendre l’entièreté du débat, mais de clarifier la pluralité des racines théoriques de Hannah Arendt, et plus particulièrement l’héritage augustinien du mal comme privatio boni. Il s’agit d’une source très peu commentée qui permet pourtant d’analyser le rôle de la volonté dans la banalité (...) du mal et de mettre en lumière la réponse d’Arendt au mal dans l’amor mundi et la formation du caractère. (shrink)

La question du mal politique est devenue un thème central dans la pensée de Hannah Arendt. Lorsqu'elle travailla sur la compréhension du phénomène du totalitarisme, Arendt utilisa l'expression kantienne de «mal radical» afin de rendre compte de l'apparition d'une nouvelle forme extrême de mal politique. À la suite du procès du criminel nazi Adolf Eichmann, auquel elle assista à titre d'envoyée spéciale pour le New Yorker, Arendt se retrouva face à un nouveau concept, celui de «banalité du mal». Cet article (...) propose donc de faire état de ces deux conceptions du mal en demandant si le passage d'un concept à l'autre marque une rupture ou une continuité dans l'oeuvre de Arendt. (shrink)

La catégorie de l'hospitalité ne constitue pas une nouvelle perspective de l'éthique contemporaine; c'est plutôt l'une des plus vieilles notions éthiques que l'histoire de l'humanité nous ait données.Conscient de cette particularité, le philosophe espagnol Daniel Innerarity propose un repositionnement anthropologique de l'hospitalité qui ébranle sérieusement les assises théoriques des perspectives classiques de l'identité, de la subjectivité, de la conscience de l'espace et, particulièrement, du temps. Daniel Innerarity repose la question de l'hospitalité dans une époque déboussolée qui est la nôtre. Il (...) introduit l'idée d'une hospitalité à partir de ce que nous pourrions nommer " une ouverture à l'impromptu ". Une ouverture à la contingence, une éthique de la réception de la fortune, l'hospitalité comme une occasion d'accueillir ce qui arrive sans notre consentement, comme une occasion qui nous est offerte. Pour Daniel Innerarity, notre monde " sans centre " et " sans environs ", tiraillé entre " les impératifs de la modernisation et de la croissance et les exigences d'une éthique de la conservation, de la prudence et de la protection ", nous invite, avant tout, à acquérir de nouvelles attitudes et aptitudes interprétatives. Ce livre n'a pas pour objet l'étude exégétique de l'essai Ethique de l'hospitalité de Daniel Innerarity, mais cherche plutôt à l'inscrire dans un jeu de dialogues avec des chercheurs de différents horizons qui ont comme sens commun de faire résonner le concept d'hospitalité dans leurs perspectives distinctes. Ce jeu de dialogues se termine sur un texte inéditde Daniel Innerarity sur l'hospitalité. (shrink)