Abstract
L’Epistola ad V. C. de Henry More ( Epistola H. Mori ad V.C. quae Apologiam complectitur pro Cartesio, quaeque introductionis loco esse poterit ad universam philosophiam cartesianam ), publiée plusieurs fois du vivant de More, a toujours été lue, par les commentateurs, essentiellement comme une étape, tout à fait centrale, dans l’histoire des relations de More à Descartes. C’est une thèse interprétative que je partage, mais à laquelle je voudrais essayer d’ajouter une perspective de lecture. Je voudrais montrer que l’Epistola, si elle est considérée dans toutes les étapes de son histoire éditoriale, peut être lue, davantage que comme une étape, quoique capitale, comme un condensé de l’histoire du changement d’attitude de More par rapport à Descartes. En effet, l’histoire des péripéties éditoriales qui la caractérisent reproduit à petite échelle l’histoire complexe du rapport de More à la philosophie cartésienne et, en même temps, permet de mieux l’éclairer.