Abstract
Découvrant, à Argos, le texte d’une donation de princes lagides (monnaies et objets en or) et de cités chypriotes (sommes transcrites en drachmes et oboles), sans nul doute pour un sanctuaire local, l’auteur s’est interrogé (BCH 1982) sur les montants originels envoyés par les cités, la mention d’oboles, inexistantes matériellement, montrant qu’il s’agissait d’une traduction comptable. Il était parvenu à un taux de change minimal, proche du rapport entre les poids des monnaies, taux imaginé beaucoup plus fort par O. Picard, dans un codicille à son article. De fait, il n’y a pas eu de change du tout : objets princiers et numéraire chypriote sont rentrés tels quels dans le trésor du temple, comme nous le montrent les inventaires de trésors religieux, déliens notamment. Les transcriptions en monnaie locale sont simplement destinées à donner aux fidèles du sanctuaire argien une idée de la valeur des dons, et le rapport de 1,44 entre les monnaies est exactement le taux d’équivalence fiduciaire entre le monnayage lagide et celui d’Argos, celui à partir duquel on peut mesurer à leur juste valeur les déformations que lui apportent les taux commerciaux.