Abstract
Cet article examine l’influence sur la première hypothèse du Parménide de deux penseurs dont l’importance a été négligée par les critiques : Mélissos et Gorgias. Après avoir observé que les prédicats attribués à l’un ainsi que la forme démonstrative sont plus représentatifs de l’éléatisme de Mélissos que de celui de Parménide, nous expliquons ce constat par le fait que Platon reprenne une partie du Traité du Non-être de Gorgias qui vise elle-même essentiellement Mélissos. Nous démontrons alors que la première hypothèse, et même l’ensemble de la seconde partie du Parménide, est un pastiche du Traité du Non-être, et nous en tirons des conclusions sur le statut de l’exercice dialectique mis en œuvre dans le Parménide.