Abstract
La création récente du diagnostic de trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) dans le DSM-5 a été contestée sous de multiples angles. Les principales critiques mettent en avant les lacunes en faveur de la validité du TDPM, ainsi que le risque de pathologisation et de stigmatisation des changements physiques et comportementaux vécus par les femmes pendant leur phase prémenstruelle. Pour éclairer cette controverse, j’emprunte certains outils du cadre conceptuel des injustices épistémiques (IE) développé par Miranda Fricker. Plus précisément, je vais me baser sur de récents travaux qui ont tenté d’appliquer ce cadre aux processus de catégorisation en médecine et en psychiatrie. Cela me permettra de mettre au jour un angle mort du débat actuel sur le TDPM, soit les perspectives des personnes touchées par ces symptômes. Ces points de vue ont été généralement négligés, mais le cadre des IE nous permet de recentrer le débat sur les intérêts et les besoins des personnes affectées par les processus de catégorisation psychiatrique.