Abstract
L’enjeu de cette édition : révéler qu’il y avait, dissimulée derrière ce corpus, une séquence de textes à laquelle on peut restituer une unité. Les conséquences de cette restitution sont des plus intéressantes. D’abord, on assiste à « un changement essentiel dans les données matérielles de la discussion [sur le droit de la guerre rousseauiste] : le corpus textuel à considérer est redéfini, et son statut requalifié » de manière à produire un « renouvellement interprétatif » (20). De fait, ce qui semblait un point aveugle dans la pensée politique de Rousseau, la question de la guerre, trouverait désormais son lieu propre. Du même coup, une sorte d’énigme laissée en exergue du Contrat social et réitérée dans un endroit des Confessions et dans une lettre à Marc-Michel Rey se verrait résolue : le projet annoncé de la publication d’un ouvrage portant sur les relations externes des États, intitulé Principes du droit de la guerre, pour lequel aucun texte ne semblait disponible, arrive à terme avec cette édition.