Abstract
Si Vernant est célèbre pour avoir appliqué aux mythes grecs la méthode structurale élaborée par Lévi-Strauss, on essaiera ici de montrer que l’absence de la notion de transformation dans ses travaux révèle la distance qui sépare sa psychologie historique de l’anthropologie structurale. Au lieu d’analyser les relations qui unissent les variantes d’un mythe, Vernant cherche à appréhender la cohérence interne d’une œuvre, afin de reconstituer la mentalité qu’elle exprime. Cette démarche s’oppose profondément à celle de Lévi-Strauss, qui soutient pour sa part que le fonctionnement de la pensée sauvage n’apparaît qu’à travers les opérations qui permettent de traduire les uns dans les autres des mythes issus de cultures différentes.