Abstract
Notre travail dont cet article est un bilan partiel entend explorer les débats historiques et actuels, réels ou virtuels, entre l’anthropologie philosophique (Scheler, Plessner, Gehlen) et les phénoménologies husserliennes et post-husserliennes au XXe siècle en France et en Allemagne et au-delà. L’un de nos fils conducteurs pour traverser cet héritage théorique complexe est l’hypothèse de Blumenberg qui dans la Description de l’homme situe le germe d’un « tournant anthropologique » de la phénoménologie en 1913, tournant que l’anthropologie philosophique et « empirique » de Gehlen viendra radicaliser et parachever en 1940 dans L’Homme. Ce tournant est associé à un déplacement paradigmatique (de l’ontologie et de la métaphysique vers l’anthropologie) qui permet d’envisager la condition anthropologique de la phénoménologie, c’est-à-dire du phénoménologue.