Les premiers Séminaires de Jacques Lacan (1953-1959) offrent une élaboration systématique des notions de l’Imaginaire et du Symbolique, mais font référence de façon seulement sporadique à la notion du Réel. Malgré la rareté des références, la conception du Réel que l’on peut en déduire est précise et cohérente, et confirmée par les séminaires successifs – au moins jusqu’au Séminaire XI (1964). Le Réel est à comprendre comme une matière indéterminée qui, tout en pâtissant du signifiant, lui résiste. Ceci constitue une (...) innovation, de la part de Lacan, par rapport au concept philosophique classique de la matière (du moins tel qu’on le trouve chez Aristote, pour qui la matière n’offre aucune résistance à sa propre mise en forme) et prépare la base pour la théorie de l’objet a en tant que signifiant de la castration du sujet opérée par le langage, telle qu’elle est élaborée à la fin du Séminaire VI (1958-1959) et dans le Séminaire X (1962-1963). (shrink)

Si Michel Henry ha reclamado para su filosofía el título de “fenomenología material”, ello se debe a un intento por desentrañar la “substancia fenomenológica invisible” del aparecer en tanto la inmediación patética en la cual la vida se experimenta a sí misma. Si dicho auto-aparecer de la vida consiste en la “unidad no tautológica” del “sufrir” en tanto la pasividad originaria a sí mismo y el “gozo” en tanto la efectuación en la que el sentirse se lleva a cabo, proponemos (...) reinterpretar dicha unidad a partir de una “estructura antinómica”. Así, si el sufrimiento designa la excedencia de la pasividad originaria en tanto “imposibilidad”, el gozo debe ser entendido en tanto la excedencia de una “transpasibilidad”. Dicho sobrepasamiento tiene como consecuencia el que la “hiper-potencia” se traduzca en una “hiper-contingencia” en un doble sentido. Por un lado, como la contingencia de todo pretendido “estar-en-posesión-de-sí”, incluido el del fenomenólogo mismo, es decir, como la “transgresión” de su propia arquitectónica. Por otro lado, si dicha contingencia aspira a sobrepasar todo “monismo ontológico”, entonces solo puede tener lugar en tanto “con-tagio”, es decir, en tanto una sobreabundancia de “con-tactos”. (shrink)

Untersuchungsgegenstand ist ein systematischer Vergleich zwischen Marc Richirs Phänomenologie der Affectivität und Andrej Tarkowskijs Konzeption des Films als lebendiges Zeitbild, illustriert am Beispiel des Werks „Stalker“. Als tertium comparationis dient der Gedanke einer „archaischen“ oder „elementaren“ Affectivität. Eine solche philosophisch-ästhetische Reflexion eröffnet die Möglickkeit, den architektonischen Status klassische Ideen der Philosophie zu prüfen und umzugestalten. Beide Theoretiker behandeln den Gegensatz von Immanenz und Tranzendenz auf eine Weise, die metaphysische Grundstellung von Ich, Welt und Gott unterwandert und durch ein Denken der (...) Schwelle, der Transition oder Transposition ersetzen. Mithilfe Richirs lässt sich die Struktur der „Zone“ als hyperbolisches Phanomen lesen. Erst inmitten seiner Simulacren un Instabilitäten kommt die Humanität al Rätsel zur Erscheinung, d.h., als Selbstreflexivität eines sich bildenden Sinns. Diese Reflexivität phänomenalisiert sich, so die weitere These, diesseits der Unterscheidung von Denken und Fühlen. Der Aufsatz versucht einen Beitrag zur phänomenologischen Ästhetik zu liefern. Mittels Konstellationsanalyse werden in einer ersten Annäherung allgemein-architektonische Isomorphien und Kohärenzen beider Ansätze herausgestellt. (shrink)

Dans Le deuxième sexe, Beauvoir affirme que « la femme, comme l’homme, est son corps : mais [que] son corps est autre chose qu’elle ». Apparaît dans cette phrase, comme dans l’histoire de la phénoménologie, l’espace d’une déhiscence au sein du corps vécu. Être son corps n’impliquerait pas que le corps soit entièrement soi – et le corps vécu, dès lors, ne serait plus un corps propre. D’où la question que nous tâcherons ici de déployer : l’aliénation au sein du (...) corps vécu n’est-elle pas la condition même de sa manifestation comme corps matériel? Nous tâcherons, dans un premier temps, de remonter à la source du concept de « corps propre » (Leib) chez les postkantiens, afin de montrer que le corps n’apparaît comme « propre », dans l’histoire de la philosophie, qu’en disparaissant comme « corps ». Ce qui nous conduira, dans un second temps, à interroger la (ré-) apparition du corps dans Le deuxième sexe, et plus précisément dans la description que Beauvoir fait du cycle menstruel. (shrink)

In this paper, I consider the materiality of experience as stemming from a temporal process of sense-formation (Sinnbildung), whose essence is not just formally configured, but also materially organized. In order to understand this process of sense-formation, I first examine the materiality that is intrinsic to the intentional sense and its relationship with the sensible materiality of experience brought forth by the project of hyletic phenomenology. In the second part of the paper, I propose to overcome the tension between a (...) materiality of sense and a materiality of sensibility by reflecting on the specific materiality that is created in our experience through the dynamism of imaginative modifications. Allowing us to switch between different temporal and spatial horizons, imaginative projections and reveries reveal a hidden “reverse” side of our perceptive field, that we access only when we let go of objectifying acts and established significance. In the last part of the paper, I turn toward bodily gestures, in which I see an expression of experience that resists objectification and straightforward symbolization, attesting for the complex social inscription of our bodily existence. I end the paper with an inquiry into the specific materiality of gestures, understanding them as vanishing archives offered to the future. (shrink)

Dans cet article, on élabore une réflexion sur les rapports entre intentionnalité et histoire du capitalisme à partir du commentaire schélérien de L’Éthique protestante de Max Weber. Nous montrons d’abord que la psychologie est un moyen de dépasser l’alternative ruineuse entre matérialisme et idéalisme de par sa position centrale dans la genèse des phénomènes sociaux : les individus capitalistes sont portés au travail notamment par des incitations psychologiques qui sont déterminées autant par le contenu du dogme que les conditions sociales (...) de sa pratique. Nous montrons ensuite que la phénoménologie de Scheler décrit une intentionnalité historique en écart avec l’intentionnalité qui vise des essences axiologiques : le capitalisme substitue à l’amour un pseudo a priori contingent qui détermine l’intentionnalité à partir du ressentiment et de l’angoisse, celle-là même dont Weber, au moyen de la figure du puritain abandonné par un dieu hyper-transcendant et épouvanté par son statut sotériologique, faisait l’histoire. Ainsi, on essaie d’indiquer, en compagnie de Scheler, les outils phénoménologiques pour penser l’intentionnalité non pas comme la visée qui aurait toujours déjà disposé d’un donné intuitif, mais comme une instance d’essentialisation constamment contrariée par le processus historique, qui fait écart par rapport à la visée phénoménologique des essences – comme si Scheler faisait usage de ce qu’on pourrait appeler une phénoménologie négative. (shrink)