This paper clarifies why and how Wittgenstein’s animating idea of social practices should be considered as expressing a fundamental pragmatist commitment.To this end, I do not take the retrospective perspective, which traces “pragmatism” back to the criteria of use fixed by the inventor of the word, C. S. Peirce, but rather replace Wittgenstein in the context of contemporary debates. I focus in particular on R. Brandom’s attempt to understand Wittgenstein’s second philosophy as belonging to an intellectual tradition from which his (...) own rationalist pragmatism derives. A confrontation follows between Brandom and Wittgenstein, whose aim is to highlight the specific tactics of Wittgenstein’s pragmatism as a refusal of Brandom’s idealist rationalism. First, I present and defend R. Brandom’s reading of Wittgenstein’s argument on rule-following as a decisive clarification of the general idea of social practices. Second, I criticize Brandom’s narrow Kantian framework, explaining why it prevents us from understanding Wittgenstein’s conception of rules and concepts, and, therefore, of the very normativity of concepts. In light of the distinction between two kinds of conceptual norms, empirical and grammatical, I finally show, through a reading of On certainty, that the function assigned by Wittgenstein to social practices is to account for the conditions of possibility of conceptual contentfullness as expressed in rational activity. (shrink)

La science politique moderne n'est pas la science politique des modernes. La science politique moderne l'a recouverte et enfouie. La science politique des modernes ressurgit cependant là où l'on ne l'attend pas : dans la pratique des sciences sociales, pour autant qu'une vision du social s'y trouve engagée que la sociologie explicite dans sa signification et sa portée politiques. Telle est la thèse qu'avance ce livre, en revenant aux fondations que Durkheim a su donner à cette science, pour en préciser (...) le sens et en montrer la pertinence toujours actuelle. Ce que vise en propre la sociologie et qu'elle cherche à instaurer par son discours, c'est un certain rapport à l'action. Car le social qu'elle s'attache à objectiver est lui-même de cette nature : non pas un ordre réalisé, mais un processus toujours en cours dans lequel on agit, sur un plan inséparablement scientifique et politique. De quelle action s'agit-il alors? De celle conduite à l'intérieur de la division du travail, animée par un idéal d'autonomie de la personne qui demande à être sans cesse clarifié. La science politique des modernes rejoint ici sa nécessité. Elle nous aide à mesurer la distance qui sépare encore nos sociétés de leur plus profonde aspiration : devenir des sociétés démocratiques, capables de se gouverner elles-mêmes dans et par l'institution libre et juste du social. C'est à cette reformulation du projet d'autonomie qu'aboutit la sociologie, lorsqu'elle reste fidèle à la vocation critique que lui assigne son inscription dans la modernité. (shrink)