Phronesis is often described as a ‘practical wisdom’ adapted to the matters of everyday human life. Phronesis enables one to judge what is at stake in a situation and what means are required to bring about a good outcome. In medicine, phronesis tends to be called upon to deal with ethical issues and to offer a critique of clinical practice as a straightforward instrumental application of scientific knowledge. There is, however, a paucity of empirical studies of phronesis, including in medicine. (...) Using a hermeneutic and phenomenological approach, this inquiry explores how phronesis is manifest in the stories of clinical practice of eleven exemplary physicians. The findings highlight five overarching themes: ethos (or character) of the physician, clinical habitus revealed in physician know-how, encountering the patient with attentiveness, modes of reasoning amidst complexity, and embodied perceptions (such as intuitions or gut feeling). The findings open a discussion about the contingent nature of clinical situations, a hermeneutic mode of clinical thinking, tacit dimensions of being and doing in clinical practice, the centrality of caring relations with patients, and the elusive quality of some aspects of practice. This study deepens understandings of the nature of phronesis within clinical settings and proposes ‘Clinical phronesis’ as a descriptor for its appearance and role in the daily practice of (exemplary) physicians. (shrink)

Le propos de cet article est de revenir sur un présupposé « écologique » assez évident de la clinique médicale, mais qu’on tend à ne plus prendre au sérieux lorsqu’on se laisse obnubiler par les capacités d’objectivation des sciences et surtout les projets philosophiques de naturalisation qui s’en réclament. Réactivant notamment l’héritage de Georges Canguilhem et de la phénoménologie clinique, nous rappelons la profonde ambiguïté sémantique des concepts de santé et de maladie, afin d’indiquer le champ légitime de leur application (...) et de montrer qu’ils ne sont pas indépendants des rapports de pouvoir inhérents à toute existence sociale. (shrink)

Que l'âme ne soit pas séparée du corps est une affaire entendue. Mais a-t-on pris la juste mesure de notre incarnation quand on cherche l'esprit dans le cerveau, comme on s'attend à trouver le génie dans la lampe? À rebours de cette conception, cet ouvrage, au carrefour de la philosophie phénoménologique et de la clinique, propose de prendre au sérieux l'idée d'un corps animé. Aux côtés du langage, le corps est d'abord un lieu privilégié de l'expression de l'esprit. Grâce à (...) lui nous entrons dans une entente de ce que le monde veut nous dire et c'est par son entremise que nous connaissons une transaction vivante avec ce que le monde exige de nous. Cet itinéraire dans le silence de la vie intentionnelle du corps se termine par quelques perspectives cliniques, parce qu'il faut bien admettre que nous n'aurions rien à quoi remédier si nous n'étions au risque de voir cette transaction fléchir dans la maladie. (shrink)