Sauf les deux notices consacrées à G. Krüger et à R. Kroner, et le court article, «Schleiermacher platonicien», les articles rassemblés dans ce recueil ont déjà été publiés, en français, dans L’art de comprendre I et II. Leur publication dans le présent ouvrage, en plus de mettre ces textes plus facilement à la portée des lecteurs, a l’avantage, comme le mentionne J. Greisch dans sa préface, de rappeler comment la pensée de Gadamer a été reçue dans le milieu philosophique francophone. (...) Ces textes, en effet, ont été présentés, en langue française, d’abord par les Archives de philosophie, à un moment où le milieu opposait une résistance au courant de pensée herméneutique. Ces textes permettent également de suivre la réponse de Gadamer aux critiques qui ont suivi la parution de Vérité et méthode. (shrink)

Traducteur de plusieurs œuvres de Gadamer et auteur de plusieurs travaux sur l’herméneutique, Jean Grondin présente une introduction à la philosophie de Gadamer. Il centre toute son étude sur Vérité et méthode; les grandes divisions de son ouvrage rappellent d’ailleurs celles du volume de Gadamer. Sa voie d’accès à la pensée du philosophe diffère de celle de Pierre Fruchon, qui avait favorisé plutôt une interprétation gadamérienne du platonisme. Pour Grondin, Vérité et méthode constitue vraiment le cœur de toute l’œuvre; les (...) autres livres serviront donc de compléments, pour éclairer tel point obscur, pour accentuer tel aspect ou pour dissiper telle ambiguïté. L’auteur réussit à introduire le lecteur à cette œuvre difficile; et il le fait de façon convaincante, avec une érudition que dissimule une grande aisance dans l’expression. (shrink)

Georges Moyal présente une interprétation du doute dans les Méditations de Descartes et recherche les conditions nécessaires à son universalité; ces mêmes conditions seront également garantes de la radicalité critique de son entreprise. Selon lui, la plupart des commentateurs ont manqué le sens fondamental du doute cartésien, parce qu’ils n’ont pas révoqué en doute, non seulement les vérités mathématiques, mais aussi les vérités premières de logique et les mécanismes mêmes de l’entendement. Enfin, cette mise en question n’est possible que si (...) la liberté du sujet humain est illimitée. (shrink)